L’origine du nom de « Saint-Mars »
a)
L’hypothèse la plus vraisemblable est que « Saint-Mars » soit une déformation de « Saint-Médard ». Les paroisses de Saint-Mars-de-Coutais ou de Saint-Mars-la-Jaille, comme beaucoup d’autres ayant le même patronage, ont, elles aussi, la même origine.
Saint-Médard était le 10ème évêque de Noyon, un chef-lieu de canton de l’Oise, situé non loin de Soissons et de Compiègne. Saint Médard naquit vers 456 à Salency, près de Noyon et mourut vers 545 ou 560. On célèbre sa fête le 8 juin. Au 10ème siècle selon les archives de la Cure et les écrits du marquis De Goué en 1935, des religieux établirent ici une fondation en l’honneur de Saint Médard, ce qui donna naissance au bourg actuel.
Les religieux fondèrent aussi des établissements à Saint-Mars-la-Jaille et Saint-Mars-de-Coutais.
b)
Il demeure (mais est-ce là une explication du nom ?) que dans l’antiquité, selon la Société Archéologique de Nantes, la région fut fortement occupée par les Romains. Les découvertes effectuées à Petit-Mars, St-Mars et Mauves en témoignent. Les Romains donnèrent le nom d’une de leurs divinités, Mars, dieu de la Guerre, à la forêt qui devait par la suite former les paroisses de Saint-Mars-du-Désert et de Petit-Mars. Les habitants de cette région restèrent pendant longtemps soumis aux anciennes traditions païennes. Une vieille tradition rapporte qu’avant la révolution, la population allait tous les ans sur les bords de l’Erdre, du côté de Petit-Mars et se livrait à des sacrifices en l’honneur du dieu Mars. Après les invasions normandes, une famille féodale du nom même de MARS vint remplacer les descendants des gallo-romains…
c)- La consultation du livre « Histoire de Petit Mars » par le R.P. Pageaud ou des archives de la Cure permet d’avancer d’autres hypothèses qui sont cependant beaucoup moins fiables:
c1) Ainsi, selon certains, le nom de St-Mars vient du fait que le territoire de la commune occupe l’extrême limite de la Bretagne et de l’Anjou, situation qui en faisait jadis la frontière, la lisière. La traduction en langage celtique de ces deux mots est « MARZ » d’où est venu le mot « Marche » pour indiquer le territoire limitrophe qui borde une province. Cette idée nous semble sujette à caution. En effet le dictionnaire des lieux habités de Loire-Inférieure (1857) indique que les territoires mixtes entre la Bretagne et l’Anjou ( les marches d’Anjou) se situaient vers Champtoceaux, la Boissière du Doré. De même les territoires placés à la lisière de la Bretagne et du Poitou se trouvaient vers Gétigné, Clisson, Legé, Bois de Cené (leurs capitales étaient Tiffauges et Montaigu) et ils disposaient d’une administration particulière.
c2) D’autres pensent à une explication linguistique : le territoire situé dans la vallée de l’Erdre n’
était autrefois qu’un vaste marais. Or « marais » se désigne par les mots « marsh », « marsk », « marschen » en anglais ou langues germaniques, langues mélangées avec celles de nos ancêtres par la suite de l’invasion des barbares.
c3) Quelques-uns indiquent que de vieux titres trouvés au château des Yonnières apprennent que l’
église et le presbytère existaient au 11ème siècle. Ils estiment que cette église fut bâtie sous l’invocation de MARSUS ou MARCIUS, évêque de Nantes, qui vivaient à la fin du 4ème siècle et qui a reçu pendant quelques temps un culte religieux. Mais on peut penser que MARSUS n’est autre que MARC évêque de Nantes en 380 et que le patronage de St-Médard est plus sûr (cf. dictionnaire de Bretagne par M. Ogée 1853).
L’origine du qualificatif « Désert »
Le Livre d’Or détenu au Presbytère indique que la dénomination « du Désert » vient, suivant une tradition fort ancienne, de ce qu’une mortalité extraordinaire l’avait presque entièrement dépeuplée.
Il est plus vraisemblable que ce nom a pour origine le fait que les terres incultes étaient nombreuses à Saint-Mars. Or, au sens propre, le mot « Désert » veut justement dire « pays non cultivé, non ensemencé ».
Pourquoi les terres incultes étaient-elles nombreuses ? Il y a deux raisons. D’une part St Félix, en élevant une digue à la Chaussée Barbin, avait fait refluer les eaux vers la forêt de Mars et entraîné le pourrissement des arbres. D’autre part, ce qui restait de terre avait été en grande partie pillé et incendié lors des invasions de barbares par exemple à la fin du 4ème siècle, au milieu du 5ème siècle ou au milieu du 9ème siècle.
Aussi, comme l’indiquent les archives de la Cure et de la Société archéologique, l’abbaye de Noyon-Soissons ajouta-t-elle le vocable « du Désert » lorsqu’elle fonda son établissement à St-Mars au 10ème siècle, pour le distinguer de ceux de Saint-Mars-de-Doulon, Saint-Mars-de-Coutais et Saint-Mars-la-Jaille qu’elle semble avoir possédés également…
Les « Annales du Pays Nantais » de 1972 confirment d’ailleurs que les terres incultes sont restées nombreuses jusqu’en 1860 et qu’elles constituaient un remarquable terrain de chasse. Cette explication plus plausible pourrait par ailleurs s’inscrire dans un cadre plus vaste : celui de Bretagne. En effet, en 548, Samson premier évêque de Dol dit que « cette province est une contrée peu peuplée, « un désert », image de la désolation due au manque d’habitants ». Plus tard, la contrée redeviendra plus florissante.
C’est ainsi qu’on trouve successivement, en ce qui concerne notre commune, mention de :
les Gaulois établissent leurs habitations près du ruisseau de l’Erdre.Les Romains font ensuite la conquête du Pays. Ils défrichent en partie la forêt qui recouvre la contrée. Ils élèvent un temple et un cirque à Petit-Mars et s’installent sur les hauteurs voisines comme en témoigne la découverte à la Pinsonnerie d’une villa gallo-romaine et d’une voie.
Les Romains donnent le nom de leur Dieu de la Guerre, Mars, à cette forêt.
C’est l’invasion des Huns, qui pillent la commune. Le pays devient un désert, c’est à dire non cultivé.
Saint- Félix, évêque de Nantes, fait élever une digue à la Chaussée Barbin pour rendre l’Erdre plus navigable. Les eaux refluent vers ce qui reste de la forêt de Mars dont les arbres commencent à pourrir. Un ouragan achèvera plus tard de les coucher. C’est la naissance des marais. En savoir plus sur l’histoire des marais
Une fondation religieuse est élevée en l’honneur de Saint-Médard (évêque de Noyon) par l’abbaye de Soissons et donne naissance au bourg actuel.
En 1070, Nous voyons mentionner le premier seigneur connu de Saint-Mars-du-Désert: le Sieur GOSSELIN DE MARS.
La forêt, un moment ressurgie, disparaît une seconde fois.
Première mention de « Sanctus Medardus de deserto ».
1602: – Fondation de la Chapelle de la Ceriseraie.
1639: – Violente épidémie de dysenterie
1708-1709 – Un terrible hiver s’abat sur Saint-Mars-du-Désert
Fin 1773 ou 9 février 1774: – Naissance de Julienne DAVID aux « Places ». Pendant la révolution, elle sert la cause royaliste déguisée en homme. Faite prisonnière, elle s’évade. Elle s’engage plus tard comme corsaire sous le nom de Jacques DAVID. Faite prisonnière, elle est déportée sur un ponton anglais. Elle tente de se suicider, mais le poison est inefficace. Un prisonnier révèle son sexe à ses geôliers qui la libèrent. Sa détention avait duré 8 ans. Elle devient célèbre. Revenue en France, les religieuses l’emploient sous le nom de « Frère Arsène ». Puis elle est jardinier, roulier, et garçon d’écurie sous le nom de « Jacquot » chez un loueur de fiacres nommé « Dardare ». Elle meurt le 26 janvier 1843. Une rue du quartier Ste Anne à Nantes porte aussi son nom.
En savoir plus sur les noms de lieux et de rues de Saint Mars du Désert
1790 – mise en place de la municipalité par lettre patentée du Roi. Le premier Maire fut Monsieur GUILLET du village de » la Verdière « . Ses successeurs Messieurs PERCHAIS et DOUGE sont les premiers à signer les registres d’Etat-civil.
Consulter la liste des maires de Saint Mars du Désert
5 avril 1793 – Jean Grégoire du Patis Ménoret est torturé à mort, en raison de ses opinions royalistes
Décembre 1793 – Incendie des châteaux des Yonnières et du Perray.
En savoir plus sur l’incendie des châteaux des Yonnières et du Perray de Saint Mars du Désert
18 avril 1794 – Marsien, François-Joseph Marie DOUGE, né le 9 novembre 1748 au village de Broussais, ordonné prêtre fin 1774, curé de Saint-Mars-du-Désert, est guillotiné place du Bouffay à Nantes le 18 avril 1794.
En savoir plus sur la vie de François Joseph Dougé
12 août 1795 – Bataille de la Ceriseraie: un détachement du bataillon d’Arras est exterminé par la population de Saint-Mars et des environs acquise aux idées royalistes (on nommait la contrée « la Petite Vendée ») et rendue furieuse par les masscres de Quiberon.
1815 à 1844: – Existence d’un collège pensionnat à Saint Mars.
1819: – Création du cimetière sur son emplacement actuel
En savoir plus sur le cimetière de Saint Mars du Désert
1849 à 1852: – Construction de l’église, dont le financement fut en partie assuré par la Famille GANUCHAUD – MENAGER avec l’apport de 2 grands lustres en cristal de plus d’ un mètre de diamètre et de la réalisation de 4 cloches en bronze. Construction de la mairie et de l’école publique sous l’impulsion de Monsieur Adolphe De CADARAN
En savoir plus sur l’église de Saint Mars du Désert
1871: – Grave épidémie de variole, qui tua 80 personnes. Monsieur François BRIAND, ancien zouave pontifical meurt en soignant les malades.
1873: – Affreuses inondations
1877: – Le baptême des cloches paroissiales: Elles portent toutes le nom des quatre sœurs, très pieuses, d’Étienne GANUCHAUD, alors Maire de Saint-Mars-du-Désert.
Etienne Ganuchaud leur fit d’ailleurs construire la maison du bourg à 100m de l’église.
1880 à 1885: – Ouverture de la voie de chemin de fer, dite « le train du charbon »
1898: – Le Calvaire du Patis Ménoret est érigé le 6 février . Suite à une tempête le 12 novembre 1935, le calvaire est abattu. Le 17 janvier 1937 celui-ci est restauré et la statue de Sainte Bernadette est placée à l’emplacement réservé en 1898.
1914-1918: – En 1914 la commune comptait 1887 habitants. 395 furent mobilisés et 85 sont morts pour la France
1921-1922: – Création de la » Jeanne d’Arc », la plus ancienne société de Saint-Mars
1933: – En mai, découverte dans le champ des Prostères (ou Pratelots) sur la route de Brouaissais de ruines gallo-romaines. Une amphore est conservée au musée Dobrée.
Août 1944: – Nuit du 3 au 4 août 1944: Des prisonniers s’évadent d’un train qui les emmenait de Nantes vers Segré et l’Allemagne. 27 évadés sur 31 furent sauvés. Quatre furent exécutés par les Allemands.
En savoir plus sur la nuit du 3 au 4 août 1944 à Saint Mars du Désert.
D’azur aux trois cylindres horaires (clepsydres) d’or.
Armes de la famille de Cadaran .
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